3 questions à : Auguste Bassouama

Auguste a un parcours très intéressant, spécialiste du digital il s'est spécialisé dans l'influence digitale. Il est désormais Account Director influence chez Prisma

Auguste

Est-ce que tu peux raconter comment et pourquoi t’es-tu intéressé aux coulisses de l’influence digitale ?

Je m’y suis naturellement intéressé au début des années 2010 avec l’émergence des réseaux sociaux.

Déjà familier des blogs, la montée de la vidéo sur Youtube et Vimeo avait rapidement suscité mon attention. Comment passer à côté du boom des youtubeurs à l’époque ?  La créativité des influenceurs m’avait donné envie de m’intéresser à l’envers du décor, d’y participer via des campagnes de marketing digital avec les annonceurs.

Je travaillais jadis pour un annonceur dans la mode, qui avait besoin de visibilité via les contenus des influenceurs.

Mes expériences professionnelles suivantes chez Unify Group, à l’AgenceDesMediasSociaux.com m’ont conforté dans cette voie, qui me semblait être le futur du marketing digital. Et je ne m’étais pas trompé !

Aujourd’hui chez Prisma Media je suis passé au niveau supérieur, avec des campagnes influence de plus grande envergure. Ma posture de conseil y est beaucoup plus affirmée.

La créativité des influenceurs m’avait donné envie de m’intéresser à l’envers du décor, d’y participer via des campagnes de marketing digital avec les annonceurs.

À ton avis, est-ce que l’usage que font les marques des influenceurs (nouvelles communautés, média, créateur de trafic…) est bien utilisé ou les marques devraient-elles trouver d’autres moyens de communiquer au travers des influenceurs ?

L’usage de l’influence n’est actuellement pas optimal, ni bien compris. Les marques se trompent souvent d’objectifs en communiquant via les influenceurs.

Dans sa stratégie digitale au global, un annonceur doit en amont bien définir les objectifs de sa campagne : est-on sur de la notoriété, de la considération, de la performance via le trafic e-commerce ? Ce n’est pas toujours très clair.

Prenons l’exemple d’une marque ayant un e-shop, qui sort une nouvelle gamme de produit :

 Au lieu de tout de suite présenter un code promotionnel pour générer des ventes, l’influenceur et les marques se doivent de travailler avant tout la notoriété, la considération, pour rendre le produit désirable auprès des consommateurs. Pour cela, il faut un concept de campagne fort, appuyé d’hashtags originaux qui vont démarquer la marque de ses concurrents et viraliser les contenus.

Les marques se doivent de travailler avant tout la notoriété, la considération, pour rendre le produit désirable auprès des consommateurs.

Une fois le travail de notoriété et de considération fait, l’influenceur peut ensuite partager les codes promotionnels, afin que les abonnés puissent se procurer les produits. Les annonceurs dotés de sites e-commerce (surtout les DNVB) ont souvent tendance à sauter les premières étapes pour tout de suite passer aux ventes.

Cela agace généralement les communautés, qui voient en ces publications de purs contenus publicitaires, peu authentiques.

Il faut trouver un juste milieu : travailler le branding puis amener délicatement les abonnés vers le e-shop, même sur une campagne de courte durée.

 

 Les influenceurs et les plateformes évoluent ces derniers temps, on voit certains influenceurs hyper référents perdre en abonnés et en engagement, quel avenir voyez-vous pour les influenceurs en général ?

C’est tout à fait normal, en totale cohérence avec le cycle de la vie.

 En effet, avec le vieillissement des abonnés et les nouveaux profils en vogue, les communautés ont tendance à être moins présentes sur les contenus d’un influenceur « senior ». Cela se traduit donc par une baisse du taux d’engagement. Comme pour la musique ou le cinéma, ces profils passeront le flambeau aux nouveaux profils plus dans la tendance. C’est ainsi que fonctionne la pop culture.

L’influence évolue aussi de la même manière, aucune crainte à avoir pour son futur !

Les prescripteurs évolueront en fonction des plateformes sociales à venir. Le principe même d’influence n’est pas nouveau et s’adapte aux transformations courant les siècles : fut un temps où Marie-Antoinette, Martin Luther King étaient des influenceurs !

Aujourd’hui nous avons dans un tout autre genre Lena Situations ou Greta Thunberg. Demain nous en aurons d’autres.

Merci Auguste 

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